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CODE APE 4669B - SIRET 409 894 458 000 10 - RCS Créteil B 409 894 458

N° de TVA Intracommunautaire FR 30 409 894 458

POISSON SAINT-ELOI  -   S A R L au capital de 800.000 €

117, rue Garibaldi   94107 Saint-Maur cédex

La petite histoire d'une entreprise familiale ...

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Mon fils Christophe m' a chargé d' écrire quelques lignes sur l'histoire de POISSON SAINT-ELOI.


C'est Robert POISSON, mon père, arrivé en 1944 à Saint-Maur à l'age de 34 ans, qu' il faut intérroger. C'est à lui de raconter. C'est son histoire.


Personnellement, le passé évoque pour nous, ma soeur et mes deux frères, notre enfance.

Né en 1949, j' ai grandi dans cette quincaillerie familiale et quel terrain de jeu !!! Imaginez de grands bacs en bois sur roulettes avec des poudres de toutes les couleurs, la chaleur des ocres et ce bleu, ce bleu fort, vrai, qui vous restait sur les doigts. Bien sûr, il était défendu d'y toucher.

Il n'était pas plus autorisé de jouer avec les caisses en bois de toutes tailles dans lesquelles nous reçevions la marchandise bien avant les emballages en carton. Cette montagne de caisses sous le haut-vent de la cour qui doublait de volume le lendemain des vacances scolaires !  Et oui, notre cabane était dessous, bien cachée, avec passage secret... Mais le trésor des trésors reste bien la seule colle vendue dans le magasin, la colle d' os. Des grands sacs de jut de perles d'or dans lesquels l' on pouvait plonger les mains, les élever et en faire ruisseler des scintillements. Cette colle unique à faire chauffer au bain marie sur le fourneau des ateliers fit place aux néocyanopolucrylanérobies où technique remplace poétique. Comment ne pas se rappeler les courses folles de chariots, surtout dans l' allée centrale, celle des cuisinières d' émail blanc, allée de dents étincellantes dans cette grande bouche de poussière. L'angoissant, notre nucléaire à nous, c'était des grands fûts de fer, avec des étiquettes allarmantes, qui contenaient des pierres aux touchers soyeux et à l' odeur unique. Ce carburant, inquiétant et magique, qui au contact de l'eau des lampes fournissait le gaz éclairant. Assez bavardé, allons intérroger l'intéressé.

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Robert POISSON raconte ...

Les bistros tenaient donc une grande place ?


Les Bistros ? Il y avait plus de bistros que de boulangeries. Le nombre d' artisans qui fréquentaient une quincaillerie justifiait l'existance d' une "annexe". A Paris les artisans payaient le coup aux commis. L' astuce consistait en un prétexte inventif pour ne pas aller boire ce coup qui, noté sur l'ardoise de chacun par le patron, se transformait le midi en super casse-croûte. A la Quincaillerie Centrale, rue des Martyrs, le bistro avait les mêmes horaires que la quincaillerie, il etait fermé le samedi aprés-midi et le dimanche. Bien sûr, il est difficile d' imaginer à cette heure où l'on porte le portable que nous n' avions d' autre possibilité pour porter notre voix à l'autre que de le voir, de se rencontrer pour se raconter.









La création des Ets Poisson à Saint-Maur coïncide avec l'utilisation des premiers centraux téléphoniques automatiques, nous avions le numero GRA (gravelle) 04 00. Beaucoup de nos clients n' avaient pas le téléphone.

Robert Poisson, vous arrivez en 1944 à Saint-Maur, à 34 ans, pour créer votre entreprise.

Mais avant ?


D' abord, je voudrais que Gilberte, mon épouse, se joigne à nous, car c'est avec elle que je suis venu à Saint-Maur, et grâce à sa tenacité et à son courage que nous sommes rentrés dans cette aventure de création d'entreprise.


Avant la guerre, j'étais "Chef de service", le nom de cadre est venu plus tard, à la Quincaillerie Centrale. Cette quincaillerie a été créée par mon père et six autres quincailliers de Paris qui ont chacun amené leur fonds de commerce. Cette création était le fruit d'une collabaration et d' une entente entre collégues déjà ancienne car ils se réunisaient pour acheter en commun de la marchandise avec comme objectif la contenance d' un wagon. Ils se réunissaient place de la Bastille, au Carillon. L'emplacement existe toujours, mais l'enseigne c'est uniformisée en Hypopotatruc.

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Robert POISSON raconte ...

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La photo avec le vélo ?


Cette photo n' est pas d' époque, elle fut prise pour les 30 ans de la maison. Mais le vélo, lui, c' est mon vélo !!! En 1944, je m' en servais pour aller à Paris prendre les rares marchandises disponibles. Nous étions "occupés" et l' acier avait du mal à servir à autre chose, hélas, qu' à la fabrication d' armes.


Vos fils vous ont rejoint ?

 









Oui, tous les trois, entre 20 et 24 ans, après des périodes professionnelles chez d' autres commerçants et avec des compétences très différentes,ont rejoint l' entreprise. L' ainé est même déjà à la retraite. C' est un peu comme une course de relais; avec ma femme nous avons couru en tête et après chacun vint apporter ces compétences. Actuellement, c' est Claude qui dirige la maison.


Et les petits fils ?


Certains oui, certains non, certains ont encore le temps d' y penser. Parmi les grands, un est déjà salarié et il est responsable de l'informatique et du développement.


Mais ils sont là le jour de l'inventaire, jour de rush, jour de ruche. Ils font venir les copains et comptent les 35000 réfèrences du magasin dans la journée et grâce à l'ordinateur quelques jours aprés ils ont le résultat.

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Avant la mémoire de l'ordinateur, avec ma femme, pour ne pas rechercher le prix d' achat des articles, nous avions mis au point un code. Sur les articles, nous remplacions les chiffres du prix d'achat par les lettres du mot ABSOLUMENT (un mot de 10 lettres pour 10 chiffres). A la quincaillerie Butin, Bd. Saint-Martin, nous employions le mot "SACREPUTIN", ce qui était plus local. Reste à savoir dans quel sens ce mot était utilisé, si le 1 etait le A ou le T. Je ne vous le dirai pas car il faut qu'un secret, même dévoilé, reste un secret.

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Pour nous, choisir Saint-Eloi avec Gilberte, mon épouse, lors de la création de notre Entreprise, c'était certainement établir un lien sentimental avec mon enfance et mes parents


Pour nous Saint-Eloi est beaucoup plus qu'une enseigne, c'est un enseignement, un séant, une façon de se tenir, de bien se tenir. Dans le monde des affaires certains disent qu' il faut un voleur et un volé. L'exemple de Saint-Eloi c' est celui d' une autre voie.

Avec l'or du Roi Clotaire II, il travailla si bien qu' il fabriqua le trône demandé (ou la selle de cheval selon les images), mais il ne garda pas l' or qui restait pour lui même et fabriqua un deuxième trône.

La légende de Saint-Eloi c' est aussi celle de l'humilité de la connaissance, racontée dans l'épisode du ferrage de la patte du cheval (j'ai bien dit légende car les fers à chevaux ne sont apparus que 200 ans après la mort de Saint-Eloi), oû Saint-Eloi casse son enseigne sur laquelle il était écrit qu'il était le meilleur ouvrier, car il n'avait pas su remettre en place la patte du cheval qu'il avait sectionnée d'un coup d'épée, afin de ferrer comme un ouvrier de passage l'avait si bien réussit devant lui.

Nous somme les meilleurs quincailliers par la conscience que nous avons de ne jamais tout savoir.

Saint-Eloi est ce le hasard ?



Saint-Eloi est le Saint patron des gens

qui travaillent les métaux.

L'enseigne "A Saint-Eloi" de la quincaillerie Simon, rue de Charonne à Paris, n'est donc pas un hasard. Il était normal que mon père ne change pas l'enseigne de la boutique qu'il racheta en 1909.

Robert POISSON raconte ...

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La connaissance ?


Nous avons toujours formé des apprentis, nous en avons parfois une douzaine en même temps. Moi-même, j'ai passé le premier certificat d'aptitudes professionnelles de la quincaillerie en 1929. Une culture ne s' acquièrt pas par autochargement dans le cerveau, sauf à la télévision.


C'est l'observation de tout, l' analyse et les recoupements d' informations qui, catalisés par l'intéret que l'on porte à sa profession, vont inscrire les connaissances dans notre memoire, vont inscrire la capacité d' acquérir, avec gourmandise, encore et encore d' autres connaissances et, là, pas d' indigestion, la capacité de notre cerveau ne connait pas de limite. C' est le miracle de la mémoire ou plutôt des mémoires.


En quincaillerie,et surtout chez POISSON SAINT-ELOI, la mémoire est collective, nous sommes toujours en train de nous demander, de nous renseigner les uns les autres. Et, si l' un ne sait pas, l' autre doit savoir oû quérir l' information qui manque.




Notre capacité à trouver l' introuvable,

se trouve dans l' esprit de la maison.

En espérant que les clients n'en profitent pas et jouent le jeu en se fournissant régulièrement chez nous. C'est ce que font les professionnels et beaucoup moins les particuliers, dont le premier reflex est d'acheter, miroir aux alouettes oblige, dans les grandes surfaces et de venir chercher l'introuvable chez nous, ce qui à terme n'est pas viable. Et lorsque quelque chose n'est pas viable, il meurt.


Un de mes fils raconte qu' un client lui a demandé un clou, pas deux, un. Mais à tête large. Le client le trouvant trop long, le clou fut sectionné. Le client a demandé combien il devait et mon fils à répondu : "Ce que vous voulez, car pour le temps passé ce clou n'a plus de prix."


Pour moi les choses étaient plus faciles en matière de prix. Bien sûr nous avions des gros clients à petit coefficient, mais nous appliquions une marge sur l' ensemble du magasin, les clients achetant l' ensemble de leurs besoins, tous le monde s' y retrouvait et l' argent perdu par les articles à faible rotation était compensé par les articles à forte rotation. Le client payait le service de la mise à disposition de l' ensemble de ses besoins.

La petite histoire d'une entreprise familiale ...

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L'arrivée des "Fournitures industrielles" qui ne vendent que des articles à forte rotation, des consomables faciles à vendre sans compétence, ont bouleversé les méthodes de calcul des prix, il fallut introduire des marges compensées et faire disparaître les articles à faible rotation.

Ce phénomène remonte jusqu' au fabricant et certains outils peu vendus disparaissent de notre patrimoine.

L' action des grandes surfaces auprès des particuliers est de même nature, avec en plus sur le plan humain une catastrophe de plus grande ampleur. Beaucoup d' emplois sont supprimés dans le commerce traditionnel et ne sont que partiellement remplacés par des emplois à temps partiel, subventionnés, avec des horaires tournants pour que le personnel ne puisse pas prendre un deuxième emploi. Voici des gens pas fatigués et surtout non indispensables car tout est près pour remplacer les caissières par des capteurs électroniques.


Ce côté humain ne nous a jamais quitté car la maison n' a pas des employés mais des femmes et des hommes riches de leurs cultures qui forment une connaissance globale mise à la disposition de la clientèle.



Guy Poisson 1999